Aujourd'hui, le Musée maritime et portuaire vous propose une expérience multi-sites : un parcours permanent s'étendant sur près de 1 600 m², des expositions temporaires, quatre bateaux ouverts à la visite, ainsi que le phare du Risban offrant une vue imprenable sur la Flandre maritime et la mer du Nord. Naturellement, tout cela ne s'est pas construit en un jour...
Le "Musée portuaire", devenu "Musée maritime et portuaire" en 2022 à l'occasion de la célébration de ses 30 ans, a officiellement ouvert ses portes au public le 26 septembre 1992.
Mais son histoire ne s'arrête pas là, pas plus qu'elle n'a commencé d'ailleurs !
Le quartier de la Citadelle, où se trouve actuellement le musée, constitue le véritable poumon économique du port de Dunkerque.
Construction d'un entrepôt à sel, détruit par un incendie en 1868. C'est sur ce site que naîtra, plus d'un siècle plus tard, le Musée portuaire.
Le bâtiment est reconstruit puis cédé à la Direction générale des Manufactures de l’État en 1871 : l'entrepôt est alors utilisé pour stocker les balles de tabac débarquées à Dunkerque et destinées à alimenter la Manufacture des Tabacs de Lille. Le site est ensuite exploité par la Société d’exploitation industrielle des tabacs et allumettes (SEITA).
Menacé de démolition, l'entrepôt est cédé par l’État à la Communauté urbaine de Dunkerque (CUD) en 1974. L'avenir du bâtiment fait alors l’objet d’une réflexion dans le cadre de l’aménagement du quartier de la Citadelle. L’association ‘’Dunkerque de Toujours’’ propose alors d'y créer, à l'horizon 1979, un ‘’Musée de la marine et Maison de l’artisanat flamand’’.
Les fondations d'un futur musée, associé à la création d’un quartier universitaire, sont alors posées. Il faut attendre 1988 pour que les travaux d’aménagement, financés par la CUD, débutent dans l’ancien entrepôt des tabacs.
Naissance de l’association ACMAPOR (Association pour la création d’une maison de la vie et des traditions portuaires) dont le premier président est Hubert LEMAIRE. C'est ensuite Jean DEWEERDT qui lui succède à la tête de l'association, de 1989 à 2009 : c’est sous son impulsion que les projets de l’association se concrétisent avec l’ouverture du Musée portuaire en septembre 1992.
Progressivement, grâce aux dons d’entreprises et de particuliers, mais aussi par le biais de dépôts provenant de diverses institutions, les collections du musée se constituent et ne cessent de se diversifier (ouvrages, photographies, films, objets techniques, oeuvres d'art, etc.).
Des soutiens aussi essentiels que précieux, notamment de la CUD, de la Ville de Dunkerque, de l’AGUR (Agence d'urbanisme), du Port autonome de Dunkerque (PAD) ainsi que de la Chambre de commerce et d'industrie de Dunkerque (CCID) ont été primordiaux au regard des modestes moyens du musée à son démarrage. Ils ont ainsi permis d'assurer le développement de l'ACMAPOR, avec l'aide décisive des nombreux amis et bénévoles de l'association, ainsi que par la mobilisation sans faille de l'ensemble des membres de son personnel.
À l'ouverture du musée, le parcours permanent au rez-de-chaussée s'articule autour de neuf séquences : Dunkerque en 1900 ; la construction et la réparation navales ; la pêche ; les services portuaires ; le ferry ; la batellerie ; la manutention ; le commerce et le port militaire. Le premier étage, quant à lui, est consacré à l'histoire du port. Puis, en 1995, plusieurs dizaines d'oeuvres d'art, notamment des maquettes de navires, sont déposées par le Musée des Beaux-Arts de Dunkerque et viennent enrichir les collections présentées au public.
À l'issue de près de 20 années d'un travail titanesque de restauration conduit par les Amis de la Duchesse Anne avec le soutien de l'État, de la CUD, de la Ville de Dunkerque et de nombreux partenaires privés, l'ancien voilier-école allemand Grossherzogin Elisabeth, remis à la France au titre des dommages de guerre en 1946 et sauvé par Dunkerque en 1981, ouvre ses portes au public. Duchesse Anne est aujourd’hui le plus grand voilier visitable de France et dernier trois-mâts carré conservé dans l’Hexagone. Il est aussi le premier navire français à avoir bénéficié d’une protection de l’État avec son classement au titre des monuments historiques dès 1982.
La Communauté urbaine de Dunkerque sauve du "déchirage" la péniche Guilde, datant de 1929. Elle prend place devant le musée qui y crée, dans sa cale, l'exposition permanente La vie au fil de l’eau : outre l'histoire de la batellerie, elle évoque les liens très forts qui existent entre l'activité professionnelle et la vie familiale des mariniers.
Une page de l'histoire maritime de Dunkerque se tourne lorsque le bateau-feu Sandettié rentre pour la dernière fois au port, le 3 juin 1989. En raison de leurs coûts et des avancées technologiques, les bateaux-feux ont été progressivement remplacés par des bouées lumineuses. Retiré du service des Phares et Balises, il est sauvegardé et classé au titre des monuments historiques le 17 mars 1997. Le Sandettié est mis à disposition du musée par la CUD à compter du 1er août 2006, date à laquelle il est ouvert à la visite.
Jean DEWEERDT laisse la présidence de l'association ACMAPOR à Philippe BERTONÈCHE.
Il reste président d'honneur du Musée portuaire jusqu'à sa disparition, survenue en février 2016.
Après d'importants travaux de rénovation, le phare du Risban, classé au titre des monuments historiques en 2011, ouvre au public. Situé à proximité du centre ville, le phare domine le port et offre une vue spectaculaire sur la mer, l'agglomération et la Flandre maritime. Phare le plus septentrional de France, il culmine à plus de 66 mètres au-dessus de la mer. Les visiteurs y découvrent une exposition sur la signalisation maritime installée dans les anciens logements des gardiens.
Dans le cadre des festivités de « Dunkerque 2013, capitale régionale de la culture », le parcours permanent du musée s'agrandit d'une nouvelle salle spectaculaire, se déployant sur deux niveaux et rendant hommage aux dockers ainsi qu'à l'univers de la manutention portuaire. Véritable galerie technique, la "salle Manutention" constitue l'un des points forts du parcours muséal.
Ouverture d'une nouvelle salle au deuxième étage du musée. Baptisée "La Petite Galerie", elle est inaugurée avec deux premières expositions : Clémence et Ferdinand : un chantier portuaire dans les années 30 et Christoff Debusschere, témoin d'un port moderne.
Fin d'une nouvelle tranche de travaux d'aménagement et de modernisation du parcours permanent. Le musée gagne 400m2 et passe ainsi à 1 600m2 dédiés à la présentation des collections, avec un parcours chronothématique permettant d'explorer 4 siècles de l'histoire maritime et portuaire de Dunkerque.